A la fin de l’exploitation d’une mine aurifère, un nouveau défi surgit pour les terres abimées : le retour à l’état naturel. La réhabilitation et la re-végétalisation des terrains deviennent LA priorité. A la SMSE, plus qu’un projet technique, c’est en réalité un projet de passionnés qui s’est dessiné…
Tout commence en 2002, lorsqu’Alexandre Cailleau se rend sur une mine alluvionnaire en compagnie de Denis Loubry de Phytotrop. Chercheur et expert en revégétalisation, Denis connaît la forêt comme personne et explique à Alexandre les grands principes de réhabilitation et notamment l’utilisation de plantes fixatrices d’azote. Fin 2008 ils se retrouvent sur la mine Espérance pour y créer un premier verger à bouture (sans Acacia Mangium !). Une graine a germé et le projet est lancé !
En 2011, Carol Ostorero (Dirigeante de CME-SMSE, et alors Vice-Présidente de la Région Guyane) fait la rencontre de l’équipe de Solicaz, jeune start-up à la recherche de partenaires pour faire des tests sur de nouvelles essences locales fixatrices d’azote : l’Inga. Carol se propose tout de suite pour participer au projet et mettre à disposition tous les moyens nécessaires sur ses sites miniers.
IT’S A MATCH !
L’aventure commence en 2012 pour 3 ans. Le courant passe entre Alexandre et Solicaz, poussés par un engouement commun quant à la réussite du projet. Il faut dire que rien n’était joué d’avance ! La SMSE s’est donc fortement impliquée, en déployant des moyens logistiques et financiers tout en s’intéressant de près aux espèces et aux techniques mises en œuvre.
En 2015, à l’issue du projet, les relations entre Solicaz et la SMSE en ressortent plus fortes. Bénéfique pour tous, il a permis à la SMSE de former des employés en interne pour perpétuer l’aventure. Petit à petit, l’équipe s’est agrandie jusqu’au recrutement d’Adrien Dupuy, pépiniériste appelé pour mettre en œuvre le GRAND projet : la SMSE crée bientôt sa propre pépinière, avec l’objectif de planter 100 000 arbres sur la mine.
A partir de 2018, la SMSE décide d’aller plus loin dans l’aventure afin de diversifier les quelques espèces utilisées dans le projet. Elle fait appel à Christophe Bhagooa – de l’association « L’école de la Nature » – afin d’identifier les espèces pionnières de la mine de Saint-Elie. L’idée est de régénérer des sols au plus proche de ce qu’aurait fait la forêt elle-même. Oui, cette démarche sera une véritable école… avec la nature pour Maître !!
Depuis lors, la SMSE privilégie les ressources locales et s’inscrit dans une économie circulaire, en évitant de plus en plus les importations venant de l’extérieur du pays, voire même celle venant de l’extérieur de la mine. La question est désormais posée : peut-on être à 100% autonome dans la réhabilitation d’une mine en contexte amazonien ?
La volonté de revégétaliser de façon la plus naturelle possible oriente les choix quotidiens au sein du projet. C’est un challenge permanent ; autant pour la sélection de graines et la fabrication d’engrais local, que pour la production de paillage, la mise en place des plants… tout en manuel ! La combinaison de toutes ces petites décisions responsables traduit les valeurs du projet : local, responsable, durable, le tout en mettant en oeuvre au maximum l’économie circulaire.
Sur la mine, ils sont 4 fils d’agriculteurs à gérer la réhabilitation, retrouvez toutes les étapes de ce travail dans les différents articles du blog…
Bonne lecture !